vendredi 30 septembre 2011

La croissance et la rente

La théorie classique de la croissance décrite par Ricardo explique des limites de la croissance par la rareté des ressources naturelles, notamment de la terre. À long  terme la terre devient de plus en plus rare et on doit mettre en culture des terres de moins en moins fertiles. Ce qui provoque des conséquences négatives comme la hausse des produits agricoles et la hausse de la rente foncière qui lamine des profits.

Ricardo a donc décrit le rôle négatif de la rente sur la croissance économique. Nous pouvons distinguer deux types de capital, le capital qui peut être obtenu exclusivement par le travail que nous appellerons le capital productif et le capital sous forme des droits divers qui produit une rente que nous appellerons le capital non productif. Ce n'est que le capital productif qui produit la valeur, le capital non productif n'en produit pas directement mais il se fait rémunérer par le capital productif en lui imposant un paiement d'une rente.

Ricardo et Malthus se sont concentrés sur l'analyse de deux types de capital improductif, les matières premières et le foncier. Ils ont constaté que si la valeur globale des capitaux improductifs devient trop importante par rapport à la valeur des capitaux productifs à cause de la rareté des ressources naturelles le rendement du capital productif peut baisser trop et empêcher un développement économique.

Ces théories classiques modélisent une évolution du niveau de la rente dans l'économie et les conséquences de cette évolution. Nous ne reprenons pas leur modélisation de l'évolution de la rente mais uniquement le reste de leur raisonnement concernant les conséquence de la rente. Nous considérons que le niveau de la rente n'est pas facilement prévisible car il dépend fortement des décisions politiques et de l'organisation de la société. L'action politique peut donc jouer un rôle aussi important que l'effet de la rareté des ressources naturelles dans notre raisonnement.

Nous allons appliquer cette idée de base dans notre analyse économique en tenant compte de toutes les formes des capitaux improductifs, même de ceux qui ne sont pas liés à des matières premières ou le foncier. En effet nous allons considérer l'ensemble des capitaux sous forme des droits comme capitaux improductifs. Il y a donc des capitaux improductifs liés à la rareté des ressources naturelles mais aussi à des droits créés et émis par les acteurs économiques. Il s'agit entre autre de la monnaie fiduciaire, la dette, certaines forme de la propriété intellectuelle, des engagements de la politique sociale, des droits d'exercer une activité etc.

L'ensemble de ces capitaux improductifs ne produisent aucune valeur et ils doivent puiser leur rémunération en ponctionnant le capital productif. Si la quantité du capital improductif monte trop vite par rapport à la quantité globale du capital productif le rendement global du capital doit baisser. Cette baisse du rendement diminue la capacité de l'investissement du capital productif donc la croissance.

Cette baisse du rendement global du capital a des effets négatifs aussi sur l'innovation. La plupart des théories économiques récentes déclarent que l'innovation est un moteur important, voire le moteur principal de la croissance. Or le capital investi dans le processus de l'innovation subit la même baisse du rendement que l'ensemble des capitaux dans l'économique. C'est donc le processus de l'innovation qui est directement affecté d'une manière négative et la croissance que cette innovation doit provoquer.

Je pense donc qu'il est important de limiter la croissance du rapport entre le capital improductif et productif dans l'économie ou même le faire diminuer si nous voulons arriver à une croissance durable.

2 commentaires:

  1. Il faut pour cela ajouter un taux directeur supplémentaire concernant les produits purement financiers, comme les actions des entreprises ou les devise, etc...
    Vous avez raison votre analyse reportée sur les loyers prix de l'immobilier fait baisser le PA des gens et donc le productif doit augmenter les salaires. J'aimerai bien que l'on regarde depuis 1995 le prix de l'immobilier, des loyers, des salaires, produits de premières nécessités, essence, voiture, avions, train, etc... Et nous verrions où le bas blesse. Emprunter à la BCE à un taux>0 pour l'économie réelle est un lourd fardeau que normalement la finance est là pour supporter, mais elle s'est renversée vers son père et est en train de le détruire et donc de se détruire elle-même.
    Par conséquent nous sommes obligés de les séparer pour créer une zone qui fera qu'il ne pourra plus se confondre. Et cette zone sera crée par 2 taux directeurs différents qui agiront par là sur l'inflation aussi

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  2. bonjour j'ai bcp apprécié votre article sachant que j'ai beaucoup travaillé sur la rente dans le cadre de ma mastère de recherche j'ai travaillé sur la rente pétrolière principalement bien sur j'ai abordée les divers théoriciens qui ont traité la rente et maintenant je conte continué ma thèse sur le même terrain de recherche et vraiment j'ai besoin d'articles sur la croissance et la rente ou bien une idée d’investigation

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