lundi 26 septembre 2011

Les défis de la politique économique d'aujourd'hui

Sauver la Grèce. Sauver les banques. Sauver le AAA de la France et de l'Allemagne. Sauver la croissance. Tel est le défi que nos gouvernants croient devoir relever dans les toutes prochaines semaines. Jusqu'à présent, ils ont agi d'une manière erratique. Ils n'ont pas eu la chance d'avoir un choc à la Lehman Brothers qui a montré instantanément en 2008 ce qu'il fallait faire. S'ils n'agissent dans le bon sens, nous risquons un choc encore plus violent que celui créé par la faillite de la banque new-yorkaise.

Sauver la Grèce donc, parce que les plans appliqués jusqu'à présent ne correspondaient pas à la nature du problème. Sauver les banques européennes, parce que leurs solvabilité dépend presque exclusivement de la politique monétaire. Sauver le AAA de la France et de l'Allemagne, malgré le fait que cette note aura peu d'effets sur le fonctionnement de la zone euro. Sauver la croissance enfin, parce que l'épuisement des effets éphémères des plans de relance mis en place en 2008 provoque une pagaille sur les marchés financiers. L'opinion des industriels interrogés par l'Insee sur les perspectives générales de production a chuté comme jamais depuis trente-cinq ans.


Dans les coulisses des négociations internationales de ces derniers jours à Washington, on semble avoir esquissé un plan de sauvetage. Un plan qui n'est pas basé sur une analyse rationnelle de la situation. Les Etats européens travailleraient, pour venir en aide aux pays en difficulté, sur un pare-feu bien plus large que celui décidé le 21 juillet. La Banque centrale européenne devra assouplir ses conditions. Les créanciers privés prendraient leurs pertes, n'en déplaise au Premier ministre, François Fillon. Les pouvoirs publics devront recapitaliser les banques qui en auront besoin, avec vigilance pour ne pas gaspiller de ressources. Les États-Unis et les pays émergents devront apporter leur soutien. Pour l'instant, chacun semble se raccrocher au calendrier comme on se raccroche aux rideaux - vote du Parlement allemand sur le fonds européen le 29 septembre, réunion des ministres des Finances du G20 les 14-15 octobre, sommet des chefs d'État et de gouvernement du même G20 à Cannes les 3 et 4 novembre... Mais les forces destructrices qui se sont déchaînées sur les marchés financiers sont telles que l'inefficacité de ce plan se manifestera rapidement. Il n'est pas encore trop tard pour réfléchir et prendre des mesures efficaces.

Cet article utilise le langage et l'argumentaire de l'article suivant.

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